LEZOUX : terre de potiers…

Plusieurs possibilités pour l’origine du nom :

Du romain « Lutosus » venant du latin « Luthum »  signifiant boue, argile, terre à potier.

Puis évolution de la phonétique locale c’est-à-dire du parler de notre région : le ‘t’ de Lutosus se transforme en ‘D’ puis en ‘Z’.

On parlait de « terre à potier », parce que justement Lezoux, terre des gallo-romains a eu une activité potière très importante pendant l’antiquité.

Propulsons nous dans le passé

Suite au passage de saint Austremoine au IIIème siècle, la tradition fait de Lezoux un des premiers centres chrétiens d’Auvergne mais jusqu’au Moyen Age, on sait peu de choses sur la cité. On peut penser toutefois qu’elle avait une certaine importance puisqu’à l’époque mérovingienne il y fut installé un atelier de monnaie et que sous les carolingiens elle devait être le siège d’une viguerie (circonscription administrative de base).

Au IXème siècle, des prêtres d’Evreux qui fuyaient les invasions normandes y amenèrent les reliques de saint Taurin qui devint dès lors l’objet d’un culte particulier.
Le bas Moyen Age se caractérise par la mise en place de plusieurs seigneuries sur la commune : Beaubois au Nord, Croptes au Sud, Fontenilles et Ligonnes à proximité du bourg.
Soucieux d’asseoir son autorité, Philippe Auguste en fit une ville royale.

Au XIIIème siècle, la cité appartenait au comte d’Auvergne.
Après avoir longtemps subi les querelles des évêques et des comtes de Clermont puis le conflit entre le seigneur-évèque et les habitants qui revendiquaient des libertés, elle devait faire face lors de la guerre de cent ans au pillage de routiers anglais.
En 1445, Charles VII lui donne l’autorisation de se fortifier.
Catherine de Médicis obtint la ville en 1557 par un arrêt du parlement qui devint ensuite possession de Marguerite de Valois puis de Louis XIII.

Au XVIème siècle, Lezoux fait partie de l’assemblée  » des treize bonnes villes d’Auvergne « .
Les guerres de religion la font passer aux protestants puis la rendent aux catholiques.

En 1661, en échange de maisons situées à Paris, près du Louvre, Louis XIV la cède à Jean Ribeyre, seigneur de Fontenilles. Celui-ci y facilite l’installation d’un couvent de l’ordre de saint Augustin et y fait construire un hôpital tenu par des religieuses.

Avec ses trois foires, son marché et son péage seigneurial sur la route de Clermont, Lezoux est un bourg très animé.

A la veille de la Révolution, il fait partie des propriétés de Charles Claude de Chazerat, intendant d’Auvergne, qui se fit construire un château classique (aujourd’hui détruit) au lieu-dit Ligonnes, au nord de la commune.

A Lezoux, la révolution est vécue sans heurts. La grande affaire est la vente des biens nationaux : les titres féodaux sont brûlés, les biens de Chazerat rachetés par des particuliers, les églises de Notre-Dame et de Saint-Pierre vendues, leurs cloches envoyées à la fonderie de canons de Chamalières…

Avec ses foires, Lezoux est au XIXème siècle un carrefour important d’échanges et de commerce pour toute la Limagne. Cette fonction de passage et de carrefour reste vraie aujourd’hui encore.

Source : Manry A., Histoire des communes du Puy-de-Dôme, arrondissement d’Ambert, arrondissement de Thiers, 1988, ed. Horvath, Saint-Etienne.